juillet 2004

 

SLOVAQUIE -  STV 2, Magasin ethnique rom, reportage, 6,7. 07. 2004

SLOVENSKO – STV 2, Infos régionales, direct, 30.07.2004

9 au 17 juillet 2004

17e Festival de Enfants du Monde - RIFE

Saint Maixent l´École

Afficher l'image d'origine

                                 

 
 
 
 

Là, nous revenons du festival des Musiques des Enfants du Monde – Rencontres Internationales Folkloriques Enfantines de Saint Maixent l´Ecole qui se sont déroulées du 9 au 17 juillet.

Quelle aventure!

Pour mieux la comprendre il faut situer un peu le contexte général qui a précédé le départ. En fait rien n´était moins sûr que le départ, et cela, jusqu´au jour du départ! Car nous n´avons obtenus la confirmation de la subvention du gouvernement que la veille du départ. Et un sponsor potentiel, qui paraissait dès le début des démarches très prometteur s´est retiré au dernier moment. Il s´agit de l´Open Society de Georges Shoros. Ils nous ont envoyés une petite lettre laconique comme quoi les festivals ne font pas parties de leurs projets. Et il y a même pas un mois ils nous faisaient espérer qu´ils participeraient au financement! Ce qui fait que dans notre demande auprès du gouvernement nous avons mentionnés une somme plus modeste, puisque les deux institutions devaient participer de concert au financement. Donc rien de ce côté-là, d´ailleurs lorsque nous nous sommes adressés à eux il y a quelques mois pour prendre en charge en partie les frais de scolarité des candidats roms adultes aux bacs, ils nous ont répondus aussi par la négative. Alors, finalement on ne sait pas qu´est-ce qu´ils subventionnent, mais par contre nous savons pour quoi ils sont subventionnés – eux! Comme beaucoup d´autres, ils peuvent s´estimer heureux qu´il y ait autant de misère dans le monde, chez nous - autant de Roms, comme ça ils ne risquent pas d´être au chômage de sitôt...ils auront toujours du monde à sauver de la précarité en l´évitant soigneusement eux-mêmes...

Nous avons aussi écrit au Ministère de la Culture, à la Section des Cultures des Minorités Nationales, par la suite directement au Ministre de la Culture. La réponse était toujours la même – non! Ce qui est pittoresque, c´est la justification du refus de cette demande de subvention extraordinaire.  Notre demande était refusée, parce que´elle n´était pas écrite sur le bon formulaire et n´était pas postée dans le temps limite de dépôt des demandes. Mais par définition, nous ne pouvions pas le faire, puisqu´il s´agissait d´une demande due à une situation extraordinaire, donc imprévisible.

 

Nos premières démarches dataient grosso-modo de la mi-mai. En ce temps là nous avions bon espoir, puisque par voies officieuses on nous a fait savoir que´il y avait des chances de réussir. Mais au fur et à mesure que le temps passait et que les candidats au financement se désistaient, les espoirs s´amenuisaient. Mais il nous restait cette fameuse Open Society. A dix jours du départ il fallait se décider, car c´était la dernière échéance pour déposer les demandes de passeports, pour éviter de payer des pénalités. Je ne m´attarde pas sur la situation classique avant un départ – on ne sait pas qui va partir, il y a ceux qui veulent, mais qu´à condition que d´autres ne partent pas, d´autres qui ne veulent plus, et encore d´autres qui veulent à tout prix, etc... Mais, nous avons déjà l´habitude de ce genre de situations, et, heureusement, il n´y eut pas d´excès cette fois-ci. Heureusement aussi, que le bureau des passeports à Kežmarok est très coopératif, et fait tout pour que ces enfants puissent obtenir leurs papiers. En fait ils nous font des prix, et cela sans rien dire à personne, ni sans en tirer aucune gloire. Autre fait très précieux – un petit réseau de sympathisants, qui à des niveaux différents soutient notre action et donne des coups de pouce dès que c´est possible. Très important, surtout au niveau des formalités à Bratislava. Pendant ce temps nous avons encore qques spectacles majeurs dans la région, que nous assumons, mais qui nous coûtent de l´énergie quand-même. Intervient aussi la visite d’Arthur Gilette, ancien directeur de la section Jeunesse et Sport à l´UNESCO, qui vient dans le cadre du tournoi international de foot qui devrait se dérouler aux mêmes dates que notre festival. Mais puisque rien n´est sûr, on démarche dans les deux directions.

 

 A cette occasion nous rencontrons le maire de Kežmarok, qui nous surprend par sa générosité, apprenant notre prochain voyage, il nous propose spontanément un financement, ce qui n´était jamais le cas auparavant. Hélas, dans pas longtemps nous apprenons la raison véritable de ce revirement soudain – la ville va déloger les familles tziganes du centre  ville pour récupérer les locaux, et cela sans aucune obligation de relogement. On leur a donné juste un dernier sursis pour éviter que les mômes ne fassent désordre si on les met à  la rue pendant la saison touristique. Donc nous amenons ces enfants à un dernier voyage pour qu´ensuite on les jette dans la rue... Pendant qques jours les répétitions avaient un drôle de goût, pour nous, pas pour les gosses – ils en ont vus d´autres, heureusement que le quotidien des démarches calamiteuses pour le voyage nous a suffisamment  accaparé pour ne pas penser à ce qui va suivre. C´est vraiment un cas d´école – la ville veut récupérer les locaux historiques insalubres dans les quels vivent les familles, on laisse pourrir la situation pour qu´il n´y ait plus aucun recours et on se partage le gâteau (même si on trouvait de l´argent pour les impayés, c´est trop tard, ils sont sous le coup de l´exécution judiciaire et doivent dégager les lieux. Dire qu´il y a un mois on entrait dans l´Europe, et déjà on les remet dans les roulottes – c´est ce que l´on a prévu pour l´instant du côté de la mairie comme solution de relogement tout de même, mais pas par obligation - uniquement dans un souci humanitaire, s´il vous plaît)! On ne peut même pas se lamenter, puisqu´une telle démarche est tellement humaine et banale... A part ça, on va construire encore une énième église Kežmarok...M´enfin, on avisera quand on va rentrer, pour l´instant il faut partir!

Donc on fait les passeports en vitesse, on démarche les assurances, on cherche parmi des amis des sponsors éventuels pour nous fournir de la nourriture pour le voyage, et on attend la réponse du Bureau gouvernemental de la plénipotentiaire aux minorités roms, Mme Klára Orgovánová. Bien sûr, lorsque nous essayons de joindre son bureau par téléphone, soit tout le monde est en vacances, ou est sous le coup du secret professionnel conjoint à un mutisme génétique et personne n´est capable de nous donner une quelconque information. Mais puisque, officieusement, nous savons que c´est sur la bonne voie (nous ne demandons pas une somme faramineuse, nous avons une petite notoriété, et un tel geste justifie pas mal d´autres choses...), nous fonçons! Parallèlement à nos démarches, ont lieu les mêmes à Paris, pour permettre à une équipe des gitans des Pavillons sous Bois de partir dans ce fameux projet d´échange de foot international, qui n´en finit pas ne pas aboutir depuis maintenant plus de quatre ans. Eux, ils n´ont pas eu autant de chance que nous, ils n´ont pas pu se tourner vers la famille et les proches, et ne sont pas partis. Et pourtant ils avaient dans leur équipe cet ancien directeur d´Unesco qui connait beaucoup de monde  et malgré cela n´a pas réussi à trouver le financement.

 

Nous, s´il n´y avait pas la promesse de Marcel et le chèque d´Alexandra, on en serait au même point. Au point mort! Puisque, bien que le bureau gouvernemental nous ait annoncé un jour avant le départ que la subvention nous était accordée, ce dont nous sommes très reconnaissants, mais qu´elle ne serait débloquée que qques semaines après notre retour, sans cette aide désintéressée de Marcel et Alexandra nous serions incapables de prendre la route. Donc, voilà, le miracle a pu avoir lieu, car c´est en ces termes que nous pouvons qualifier ce qui s´est produit. Le séjour à Saint-Maixent, le voyage, les spectacles, les échanges, les perspectives et propositions pour l´avenir, tout cela était plus qu´un rêve, puisque la plupart des gamins étaient incapables de concevoir que de telles choses pouvaient être vécues. On va les relater en détail sur d´autres pages.

 

Pour l´instant nous sommes de retour, et nous courrons après les fonctionnaires à Bratislava pour pouvoir facturer le voyage pour toucher enfin cette fameuse subvention et rembourser nos prêts. C´est un peu compliqué, au point que personne à Bratislava ne sait nous dire exactement comment il faut remplir exactement les formulaires. Donc je vais certainement partir ces jours prochains pour la capitale pour finaliser tout cela. Et aussi pour prendre connaissance des dates de dépôts de projets pour des demandes futures. Car maintenant nous allons les inonder de demandes en temps voulu et sur du papier réglementaire, pour qu´ils n´aient plus d´excuses à la noix... La semaine prochaine nous avons un spectacle dans la région plus une intervention médias et j ´espère pouvoir filer sur Paris que j´ai déserté depuis bien longtemps déjà...

 

aout 

KEŽMAROK – Ete Culturel de Kezmarok, La scéne de la mairie, 6.08.2004 

 

septembre

Jurské  – 1. anniversaire des centres culturels, 4. 09. 2004

Starý Smokovec – Vernisage Ferdinand Katona, Villa Flóra, 10. 09. 2004

Tvarožná – Camp spirituel pour les enfants des localités roms des environs, 25. 09. 2004

 

Fotogaléria: RIFE 2004