confidences

 

Quelques lignes tardives, ou matinales, en résumé des événements des jours récents...

 

En ce moment le groupe est constitué de plusieurs composantes, on peut dire stables, motivées et engagées - à savoir:

Rakúsy bidonville avec Tomáš et Rastik comme chefs de file. Tomáš est régulièrement sujet à des vagues à l´âme pour cause de rapports complexes avec Stano et aussi de ses nombreuses groupies, mais il fait un travail considérable en investissement artistique et aussi organisation des allées – venues. Rastik est un vrai chef local, et malgré ses airs angéliques, il assure son autorité auprès de toute la ribambelle de gamins de son fief. Ils arrivent tous à des résultats impressionnants au niveau des claquettes et implication dans le spectacle.

Ensuite il y a le groupe de Lomnica bidonville avec la famille de Dušan, qui avec son caractère débonnaire arrive à maintenir une bonne cohésion de tout son groupe. En premier avec ses propres enfants, dont Duško, qui assume de plus en plus au niveau vocal et aussi musical. Tous les autres sont super motivés, et Janka est devenue une vraie star, d´ou la série fleuve..

Kubachy sont un poème... Capables d´attendre des semaines que l´on vienne les chercher, instantanément sortant de la forêt lorsque l´on arrive et toujours prêts à partir... En étant plus mobiles maintenant, on va pouvoir les impliquer plus.

Rakúsy village, avec Martina et Agata qui sont chroniquement motivées malgré certaines difficultés qu´elles ont au niveau artistique, leur persévérance est impressionnante et bénéfique pour tout le groupe.

Au niveau de Kežmarok on déplore l´absence de Valika pour cause de vagues éthyliques à répétitions de sa mère, donc c´est la gamine qui est obligée de s´occuper de sa petite sœur. Rasto et David, toujours pareils à eux mêmes, constants dans leur inconstance, sans arrêt partants et revenants ensuite. Toujours débordants d´une candeur juvénile maligne, assumant leurs rôles de cancres à la perfection, ce que l´on leur pardonne toujours, vu aussi leur situation familiale complexe, leur mère les encourageant plus ou moins à piquer ce qu´il y a à la porté de la main, pâtisserie, portables, etc... Au sein du groupe il n´y pas eu de problèmes jusqu´a lors, mais ils ont un lourd handicap familial. 

Il ne faut pas oublier Roman Jackson, avec ses lunettes de soleil en hiver comme en été, qui vient sporadiquement entre deux tournées de poubelles et autres travaux d´intérêt publique dont l´octroie généreusement la municipalité.

Et puis Ivana et Stano, impliqués à fond, qui sont des véritables piliers de l´édifice. Bien qu´eux mêmes aussi très fragilisés par la précarité de leur situation, constamment un butte aux problèmes de logement, expulsion, précarité. Stano a acquis une véritable compétence pédagogique et artistique, soutenue par un talent et charisme qui vont en s´épanouissant. Ivana est plus caractérielle, mais n´en démord pas pour autant et arrive jusqu´à lors à maîtriser ses impulsions, avec du retard, mais quand même...  Tous les deux ont, hélas, un grand point d´interrogation quand à l´avenir, le groupe étant la seule constante qu´ils ont.

Les mois écoulés ont étés marqués par la présence, d´abord de Jean-François et Domi, Johann, Mélanie et Cécile ensuite, et puis Richard et Julia, qui ont tous apportés énormément, non seulement par les transports –  navettes quotidiennes, qu´ils ont assumés au jour le jour, mais surtout par un apport et soutien humain concret, qui a été ressenti par tout le groupe.

Donc, allés retours quotidiens, avec le souci de réunir tout le monde au moins deux fois par semaine dans le couloir de Margita, malgré les récalcitrances chroniques d´Héléna, et aussi les sorties régulières dans les bidonvilles pour des répétitions exubérantes, mais toujours très soutenues et archi dynamiques.

Toujours le problème de la musique, ou plutôt des musiciens. La musique est la base fondamentale de toutes les activités du groupe. Au fil des années, le support musical est devenu tellement élaboré, qu´il est pratiquement impossible à qui que ce soit de maîtriser d´emblée „la partition“ non écrite. Et pour y parvenir il faut énormément de pratique et de persévérance. A Kežmarok, il n´y a plus personne, hélas, pour jouer, donc ce n´est que dans les bidonvilles que nous piochons les talents. Le problème résulte du fait que tous ont l´habitude de ne jouer qu´à la rythmique automatique et ne possèdent absolument pas la maîtrise manuelle du tempo, qui est la base de l´édifice Kesaj... donc boulot, boulot et encore boulot. Mais dans la vie réelle c´est souvent une véritable corvée que de subir les musiques tarabiscotées comme fond de répétition, qui mettent à rude épreuve toutes les légendes sur la musicalité tzigane... Donc tout retour, même éphémère d´anciens musiciens, comme Ferko, expatrié travailleur clandestin à Prague, Maroš en semi fuite a Krtíš, ou Miloš revenant d´Angleterre, est vraiment salvateur. Surtout lorsque nous avons des prestations importantes à assurer. Dernièrement nous avons eu un sursis avec Miloš, mais par contre la présence de Kamila dont il ne veut pas se passer à largement compensée cette quiétude musicale passagère. En effet... Kamila ne vas pas à l´école, donc son père, qui a déjà écopé de trois ans risque d´en prendre encore plus, étant juridiquement responsable, dans ce cas la mère serait incarcérée aussi et tous les frères et sœurs finiraient à l´orphelinat. Kamila  ferait tout pour quitter sa famille, donc Milos est pour elle la seule planche de salut. Au quotidien cela a donné qu´elle n´avait pas ou dormir, ou manger, nous craignions la  police à tout moment qui nous considérerait comme complice dans sa fuite, craignant aussi son paternel qui a un manque évident au niveau de la maîtrise de ses impulsions et qui revient régulièrement à Kežmarok pour cause de ses procès à répétitions, etc...   Finalement, Miloš est reparti en Angleterre, Kamila à Krtíš et son père n´a tapé de rage que dans les murs qui étaient à sa porté et un peu sur Kamila, sans trop de séquelles, heureusement. Miloš est bien sûr parti sur le champs, la veille de notre concert du mois à Lomnica, donc de nouveau problème de musicos, avec qui jouer? A ce moment comme par enchantement on apprend que Ferko doit venir juste ce jour de Tchéquie pour pointer à l ´ANPE locale, donc on part à Krtíš pour amener son amie Mira et les Lubka, Majka, et Andrejka, que leur père a pratiquement séquestrées en les empêchant de nous rejoindre lors des précédents spectacles.

En route on apprend que Anca, la mère d´Ivana ne veut plus les loger chez elle comme prévu (ce sont ses nièces, cousines d´Ivana), gros problème, on arrive à amadouer quand même la mère de Mira pour qu´elle la laisse chez ses grands parents vivant dans les alentours de Kežmarok. Au retour, scène énorme de la mère d´Ivana, qui réalise ce qu´elle a fait – refuser le toit à sa propre famille, elle se défend en attaquant, en nous accusant d´interdire aux filles de couchez chez elle! Stano et Ivana sont pris à partie, le lendemain ils refusent d´aller au spectacle, pendant que je fais la navette entre Kubachy, Lomnica et Rakúsy, le copain qui devait m´aider avec sa bagnole a eu un empêchement, Helena calme Ivana et Stano, ils viennent quand même, Ferko a réussi à ne pas se bourrer tout de suite comme à l´accoutumé lorsqu´il revient de Prague, donc il peut jouer, nous débarquons au fur à mesure à l´école spéciale de Lomnica, et le spectacle peut commencer... ensuite rapatriement, à Kežmarok surprise, Maros est là. En effet après énième procès au quel il ne s´est pas présenté, les flics sont venus le chercher, et c´est menottes aux poings qu´ils l´ont ramené pour assister à son jugement. Ça va, il n´a eu que 4 mois de sursis sur deux ans, ... va savoir ce que ça va donner, pour l´instant on est tous contant de le voir, mais il ne sait pas ou dormir, on va chercher sa grand mère qui lui claque la porte au nez, sa tante a disparue on ne sait ou, cela nous arrangerait si Maros restait, car nous avons encore les filles de Krtíš avec nous pour 2 jours, tout le monde est super motivé pour répéter, Maros pourrait gratter la guitare avec nous, on lui file 300 couronnes pour prendre le bus ou pour se payer une piaule... an verra demain.  Il fait tard, on n’a pas bouffé de la journée, on espère que Stano va se stabiliser et ne va pas partir, parce que lui aussi, il vient d´être viré de chez Renata, mais on a réussi à trouver un lit chez  son oncle, parait il pour deux mois...

Avec tout ceci on n’a même pas eu le temps de dire que nous avons acheté une bagnole neuve! La révolution! Je passe sur les temps de réflexion et recherches,... elle est super, rouge vif – il n´y avait rien d´autre, c´est une Dacia Logan de 7 places, mais de capacité réelle de 12 mômes... en trois jours nous avons fait déjà 1 000 bornes... merci à la Fnasat, gouvernement slovaque et Alexandra!

 

p.s.

comme histoires d´agrément nous avons eu notre nièce, la petite fille de Margita, qui s´est fait séquestrer par son ami, qui, hélas, est un ancien assassin, sa victime étant son ancienne amie... recherches, inquiétudes, responsabilités – la nièce s´est fait virer de chez elle, et est chez Margita en ce moment, on ne sait pas comment va réagir  le gars, parce qu´elle veut le quitter, on espère qu´il va se faire embastiller le plus vite possible pour des causes diverses...

Il faut aussi ajouter que le réseau de soutient – la logistique nord – sud – est (Yepce, Mescladis, Autrans) est un réel soutient non seulement logistique, mais aussi moral et psychologique, ça aide réellement à vivre et à persévérer...

et  oui, j´oubliais,  une équipe d´Arte est passée par là, cela devrait être à l´antenne dans un mois... et puis notre projet Fnasat a été reconduit, il faut encore faire le rapport financier de l´année...